Le fil conducteur...
- San Dy
- 3 févr. 2024
- 4 min de lecture
Dernière mise à jour : 25 mars 2024
En quoi les préceptes de la Thérapie Solutionniste Expérientielle® (TSE®) ont résonné avec qui je suis?
Une prédisposition à un métier d’accompagnant et déjà des valeurs similaires au thérapeute SE® :
Si je devais choisir 3 adjectifs pour me décrire, je vous dirai que je suis une personne épicurienne, espiègle et communicative. Fille unique, je cherchais à créer du lien avec les autres et mes ami(e)s occupaient une place essentielle dans mon univers. Mes activités favorites étaient le dessin, la lecture, le chant, la musique et le sport ; notamment la danse. Les arts, la créativité et la nature ont toujours troublé ma sensibilité. Dans mes moments de solitude, mon imaginaire débordant prenait place, souvent qualifiée de rêveuse à l’esprit trop créatif. Au sein de ma famille, j’ai été entourée principalement d’adultes, me prédisposant à grandir plus vite. J’étais celle à qui on livre ses secrets, celle qui écoute attentivement, à qui on demande conseil, capable de s’adapter facilement aux situations. Je suis une personne que l’on définit de nature empathe avec une sensibilité énergétique qui me permet de percevoir et ressentir le monde et les autres, au-delà de qui ils sont et de ce qu’ils montrent. Une vision à travers des filtres non conventionnels qui peut s’avérer pour certains surprenants. Aventurière et curieuse dans l’âme, j’ai pas mal expériencié aussi. Ce qui m’a pourvu d’une grande souplesse d’esprit, une bienveillance et une certaine sagesse. La joie est pour moi fondamentale, un moteur principal pour avancer. Sans contexte, me décrit un appétit de vivre relatif à mes expériences.
Assez tôt, la profession d’infirmière s’est imposée à moi comme une évidence. Cette fonction, je l’ai occupée 16 ans jusqu’à ce qu’un problème de santé m’oriente vers la voie de thérapeute.
Le lien entre mon rôle d’infirmière et la TSE® :
Je vais cibler mon sujet autour d’un poste que j’ai occupé au sein d’un centre d’hémodialyse. Un service hautement spécialisé où le suivi du patient dans la relation, est sur le long terme. Un service de soins intensifs et palliatifs qui sort l’infirmière de son rôle de sauveur, la confronte à son impuissance et la place bien souvent face à des situations laborieuses. Les patients en phase d’insuffisance rénale terminale, sont des patients dont la vie est en « sursis », condamnés. Des patients « chroniques » sans aucun espoir de guérison, qui doivent trouver au quotidien la force de se battre et d’avancer malgré le délai qu’il leur reste, le traitement lourd imposé par la rythmicité des séances, la restriction hydrique sévère, le régime alimentaire draconien, les pathologies qui en découlent et/ou associées et un suivi paramédical oppressif. Physiquement et psychologiquement la dialyse est un traitement que l’on peut considérer comme lourd, douloureux, invasif, répétitif, isolant et très contraignant. De plus, même si certains gardent l’espoir de pouvoir bénéficier un jour d’une transplantation rénale, celle-ci est temporaire, l’opération risquée et, le suivi et traitement médicamenteux post-greffe astreignants. Travailler dans ce service permet une observation intéressante de ce qui se joue en termes d’analyse psychopathologique.
Prendre soin de ces patients demande à l’infirmière d’incarner ce « rayon de soleil », cette force de vivre, ce moteur qui va les aider à voir le beau dans le « pourri », à accepter l’injuste dans ce qu’ils traversent, à vivre l’instant présent et savourer chaque petite bulle de bonheur existant dans la prorogation de vie que le traitement leur autorise.
L’autodérision, le rire, la prise de recul et l’optimisme m’ont été nécessaires pour tenir psychologiquement. Conduire et soutenir le patient et sa famille à passer les étapes avec humanité, respect, sérénité, bienveillance, douceur tout en se protégeant émotionnellement face à l’illégitimité et l’intolérable des situations.
Tout au long de ma carrière, j’ai été admirative de leur force intérieure et du déploiement de leurs ressources pour vivre ces petits moments de joie avec la réalité quotidienne qui est la leur. Aussi, j’ai pu être observatrice des stratégies qu’ils mettaient en place pour y arriver. Les valeurs et les principes de la TSE® étaient existants. "Le patient n’est pas malade" (La pathologie est l'immobilité installée - Docteur Guillaume Poupard, docteur en psychopathologie), il a toutes les solutions en lui pour traverser et dépasser les situations qui se présentent ; même les plus pénibles et cristallisantes. Il porte en lui des trésors insoupçonnés qu’il développe naturellement face aux difficultés. Prescrivant même, sans s’en rendre compte, ses propres tâches pour rompre le désespoir et l’immobilité de la situation dans laquelle il est jeté. Comme si le degré accablant de leur position éclairait le caractère urgent à satisfaire leurs besoins essentiels et de révéler l’exceptionnel dans les moments les plus simples. Il en est de même pour l’infirmière qui, confrontée à son impuissance de pouvoir « sauver et guérir », va déployer d’autres stratégies pour se sentir aidante. Et ainsi coudre avec lui un lien singulier de confiance.
Tout ceci démontre la pertinence des principes enseignés par la TSE ® en corrélation avec la richesse que chacun d’entre nous possède à se dépasser, afin que la réalité de chacun (que l’on soit patient ou professionnel) soit vécue de façon plus juste et harmonieuse dans le respect de ses valeurs et de son écologie.
Une suite logique...
Aujourd’hui, je suis fière que la TSE® soit au cœur de mes accompagnements. Déployer les ressources qui sont déjà là, aider le patient à s’orienter vers sa solution, plutôt que de le focaliser sur son problème, révèlent toute la profondeur et la puissance de cette thérapie. Le patient le fait déjà naturellement et cela, même dans les situations extrêmes, comme démontrées ci-dessus.
Je conclurai que la relation thérapeutique est la rencontre de deux humanités, le voyage commun de deux histoires. Deux univers qui se tissent respectivement l’un à l’autre. Chacun rencontrant en miroir, ses parts d’ombre et de lumière, ses forces et ses faiblesses, afin que chacun évolue et construise ensemble une troisième relation, celle du soin et de l’intime. De ces rendez-vous naissent les plus belles leçons de vie et la rencontre de soi.
Sandy Grimaldi
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